LA BELL'IQUEUSE
LEILA ROKBANIInstallation (sculpture lumineuse, mobile et sonore)
œuvre insolite !
La Bell’iqueuse est une installation sonore : (Sculpture lumineuse posée sur un dispositif rotatif), elle est inspirée de l’illustre ballerine dansante qui trône majestueusement l’incontournable boite à musique inventée depuis 1796 par l’horloger suisse Antoine Favre ; Véritable objet de décoration, cette dernière a été créée à l’époque pour apporter une touche de magie et de romantisme au quotidien de chaque femme qui souhaite profiter en plus des rangements qu’offre sa boite à musique, des douces notes de l'apaisante berceuse qu’émet le mécanisme mélodieux pour accompagner l’élégante danse de la figurine, tendrement déclenché dès l’actionnement de la manivelle située à l'arrière de la boîte.
A la différence de l’autonome «Bell’iqueuse» qui est une œuvre auto-rotative exigeant naturellement l’intérêt du spectateur sans dépendre de son intervention ; avec son air provocateur, elle invite implicitement sa curiosité à s’immerger dans l’aventure de contemplation de l’œuvre pour décoder les énigmes et les secrets que véhiculent ses traits caractériels.
Figure hybride, «La Bell’iqueuse» est l’incarnation de la grâce et du mystère, de la féminité et de l’insolite, de la force et de la vulnérabilité, de l’héroïque et de la délicatesse, du mécanique et du subtil, de l’inerte et du vivant … à la fois.
Fruit d’un travail de longue haleine qui part du principe de la récupération, là ou le détournement dépasse le changement d’identité d’un objet glané dans le cadre d’une démarche éco-responsable, pour atteindre la profondeur de la face cachée de l’image véhiculée, mettant par ailleurs la lumière sur l’obscure dualité qui anime chaque belliqueuse qui se cache en chacune de nous !
De loin, son allure couronnée, trônée, centrée et bien droite ; son imposante présence, appuyée par son constant mouvement rotatif occupant tout l’espace, nous rappelle le contrôle et l’autorité des épiques impératrices.
Élégamment élevée sur son piédestal comme une inspirante muse en quête d’éloges, «LaBell’iqueuse» nous rappelle la mythique statue de la liberté « la Liberté éclairant le monde »(New York-1875), l’un des plus célèbres monuments du monde, pur symbole de libération et d’indépendance.
Ailée et aérienne, fondue dans son hypnotisant rythme cyclique, « La Bell’iqueuse» nous renvoie encore plus loin à la préhistoire et nous rappelle la déesse grecque Niké et l’hommage qui lui est rendu par la fameuse sculpture « La Victoire de Samothrace » découverte en l’an 1863 (actuellement visible au musée du Louvre-paris) symbole de magie, de spiritualité et de triomphe.
Mais en s’approchant, on s’aperçoit de la douleur impudente qui se lit dans ses traits au total bizarre, un mélange étrangement beau de cicatrices, de balafres et de traces de souffrances ; Les seins dénudés, symbole de fertilité et de libération, laissent paraître des traces d’écorchures et de saignement, nous rappelant son statut de femme, de mère, de nourricière, ce qui précisément limite cette même précieuse liberté quelle peine à préserver !
Asphyxiée, elle respire à travers un masque bucco-nasal d’un cœur extérieur suspendu au niveau de ses tripes, mais elle ne perd ni le souffle, ni l’équilibre, insistante et déterminée elle ne s’arrête de tournoyer sur son piédestal d’un mouvement presque révolutionnaire malgré sa tranquillité, qui nous rappelle allégoriquement la célèbre œuvre d'Eugène Delacroix « La Liberté guidant le peuple », la ou la figure féminine mêlée à la population, participe directement aux combats ; Soutenue par l’assemblée en mouvement de la meute populaire qui la porte comme pilier et appui assurant son équilibre en dépit de l’apesanteur, pour pouvoir avancer, guider et donner l’exemple dans l’action héroïque de son être.
Face à la perpétuelle mouvance d’une histoire qui se répète, « La Bell’iqueuse» reste debout, prospère, élancée et bien droite, contre vents et marées ; elle se réinvente avec chaque cycle pour contourner la laideur de l’existence et la dépasser, comme un grand arbre profondément implanté et bien enraciné, qui se régénère et continue d’exister dans une terre qui change.
Combative et lutteuse, « La Bell’iqueuse» nargue sa fragilité à fleur de peau, se libère et célèbre son émancipation, dansant l’extase des opprimées…
Fiche technique
- Année de création
- 2022
- Dimensions
- Hauteur : 173cm
Largeur : 70cm
Epaisseur : 70cm